Au Sénégal, des conférences religieuses pour raviver la foi des musulmans pendant le Ramadan

8:46 - May 05, 2021
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Téhéran(IQNA)-Au Sénégal, le Ramadan est une période privilégiée par de nombreuses structures pour organiser des conférences islamiques animées par des imams et maîtres coraniques.

Le Ramadan est moment clé pour les musulmans. Au Sénégal, de nombreuses associations profitent de cette période pour instruire les fidèles grâce à des conférences religieuses animées par des imams ou maîtres coraniques. « Le mois de Ramadan est considéré comme la période pendant laquelle le Coran a été révélé au prophète et les érudits musulmans avaient l’habitude de faire son exégèse pendant cette période », explique Mouhamadou Makhtar Kanté, imam de la mosquée de Point E, à Dakar.

Dans le cadre de l’intensification des séances d’interprétation du Coran, des conférences traitant de sujets différents y sont de plus en plus associées. Au Sénégal, ce sont les associations islamiques non affiliées aux confréries, qui ont donné plus de poids et d’importance à ces conférences au cours desquelles on traite de sujets divers, de société et même de politique sur l’approche islamique, avec des débats et questions-réponses.

Mais, actuellement, renseigne l’imam du Point E, toutes les sensibilités de la communauté musulmane se sont appropriées ces conférences et chaque communauté, chaque groupe ou organisation planifie ses conférences durant le Ramadan. Car, la « particularité du mois de Ramadan, c’est que les bienfaits doivent être multipliés », soutient Diabel Kouyaté de la mosquée des Hlm Grand Yoff. Pour cela, les musulmans veulent notamment en cette période de Ramadan, raviver leur foi.

Rémunération
Les prédicateurs, les imams et les maîtres coraniques sont très sollicités pour ces conférences. Si certains ne demandent pas de rémunération, se contentant de ce qui peut leur être offert par les organisateurs, d’autres, par contre, compte tenu de leur expérience et de leur charisme, reçoivent d’importantes sommes d’argent. « Il peut y avoir des oustaz [enseignant] ou imams plus expérimentés sur cette question et qui sont très sollicités pour leur charisme, leur pédagogie. Aujourd’hui, ces personnes commencent à s’organiser autour d’une sorte de cabinet ou secrétariat. Quand vous les sollicitez, elles peuvent vous demander un cachet », soutient l’imam Kanté.

« Certains qui gagnent jusqu’à 100 mille francs (à peu près 150 €) ou plus par conférence. Cela dépend de la notoriété de la personne et du groupe qui organise la manifestation », précise l’imam Oumar Diène, secrétaire général de l’association des imams et oulémas du Sénégal. Cette thèse est confirmée par une habituée de l’organisation de ces conférences. Membre de plusieurs associations, elle souligne qu’elle ne débourse pas moins de 300 mille (un peu plus de 450 €) pour le religieux conférencier. « Il est normal de lui donner quelque chose parce qu’il dispense un enseignement, une science », estime-t-elle.

Des gains partagés
D’autres conférenciers ne fixent pas de cachet parce qu’« animer une conférence religieuse est un acte d’adoration divine ». Toutefois, ils acceptent les dons des organisateurs de ces rassemblements. Aux yeux du célèbre prédicateur Oustaz Taïb Socé, ce qu’ils reçoivent est partagé avec les pauvres. Car, « les nécessiteux sollicitent beaucoup l’aide des religieux, notamment pendant le Ramadan ».

la-croix

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